la petite ÉMIGRÉE

emigree Françoise Gaudérian n'était qu'adolescente et travaillait comme domestique chez des Vendéens riches lorsqu'elle fut prise dans une fuite de l'armée vendéenne vers Granville pendant la Terreur. Pas loin de Lassay, elle fut séparée de l'armée et se trouva seule dans la campagne Mayennaise.Un voiturier la vit, l'emmena à Julien Thuault, maire du Ribay, qui la prit en pitié et la reçut chez lui.

Elle aidait la famille dans la maison et à la ferme et elle était très appréciée. Après quelques mois, son accent provoqua des soupçons parmi les voisins. On la vite dénonça à Volcler, maire de Lassay.Lui, très méchant, ancien curé, détestait fortement le maire du Ribay; il était aussi à l'époque procureur de la République. Tout simplement, c'était lui qui s'occupait de la guillotine ! 

Volcler et ses copains sanguinaires lancèrent un mandat d’arrêt contre Thuault et Françoise, insinuant même qu’elle était sa maîtresse.Même à l’époque, le mot courait avant l’arrivée des gendarmes et Thuault proposa la fuite. (Il paraît que les Lasséens savent ce qui passe, même avant le fait !)
Françoise refusa, lui dit de se sauver, mais elle-même décida de rester, bien consciente qu’elle allait mourir. Il s’échappa et elle se livra aux forces de l’ordre. Les gendarmes conduisèrent Françoise, la petite émigrée, à Lassay où elle fut enfermée dans la prison de la Place de Boêle.

Aujourd’hui une grande maison tout près du château qui surveille l’étang.Volcler partit à Laval pour aider à mourir d’autres personnes. La petite émigrée gagna les coeurs des gens de Lassay grâce à son courage et à sa foi et ils étaient peu qui cherchaient sa mort.

Le 4 mars 1794, Volcler revint à Lassay et installa la guillotine sur la Place de la Pointe, tout près du carrefour où se réunissent rue d’Ambrières et rue du Château. Cela se trouvait en face de Dépôt des ventes puisqu’à l’époque la rue de Couterne n’existait pas. 

En 1794 la route principale était rue Cébaudière (la rue sous l’arche qui mène au cimetière)On demanda à Françoise de s’annoncer enceinte; comme ça, l’on la libérerait tout de suite. Elle refuse, contestant qu’elle n’avait jamais commis ce crime et qu’elle ne déhonorerait pas son sexe par une telle imposture. Donc, le sentence de mort tomba sur le champ.Françoise et cinq autres personnes furent exécutées tout de suite et à la tranche de cou de la petite martyr un cri de dégoût et d’horreur et des injures montèrent vers Volcler et ses complices. Celui-ci comprit de suite qu’il fallut quitter la ville aussi vite que possible.Peu importe comment on essayait de les encourager, les chevaux refusèrent tous à tirer la charrue avec les cadavres vers le cimetière.

Françoise et les autres furent finalement ensevelis dans un terrain qui porte toujours le nom de “Lande des Malheureux”.

Aujourd'hui, il y a un petit oratoire à côté de la rue de Thuboeuf; il y aura bientôt, espère-t-on, l’accès plus facile et même un sentier pédestre pour permettre aux gens d’y venir en toute liberté.

Beaucoup de Lasséens croient que, si votre enfant n’apprend pas à marcher comme il faut, vous l’emmenez à la dernière demeure de Françoise Gaudérian, vous marchez autour de l’oratoire, et, voilà, l’enfant va marcher seul tout de suite !

Return / Retour